Passer de la bonne idée à la bonne action
Un salon du chocolat ? L’envie d’organiser cette manifestation trottait dans la tête des kiwaniens saint-quentinois depuis plusieurs années. Si l’idée n’était peut-être pas originale, elle a eu le mérite d’être bonne. Genèse d’une bonne recette pour un succès public et caritatif de bon goût.
Pour mettre en place une nouvelle action, il faut y croire, savoir motiver les troupes bénévoles, s’armer de patience et… se lancer ! La ville de Saint-Quentin, dans l’Aisne, offre à ses habitants de nombreux salons et maintes manifestations tout au long de l’année. La vie associative de l’agglomération, qui compte plus de 70 000 habitants, est riche et variée : gastronomie, chats, courses, décoration, artisanat, expositions,… Le club Kiwanis Saint-Quentin a toujours participé activement à cette vie locale, prêté ses bras et donné de son temps pour soutenir les associations caritatives dès qu’elle le peut. Mais il lui manquait une grosse manifestation portée par le club de A à Z.
L’idée d’un salon du chocolat comme support d’une action caritative annuelle a germé il y a trois ans. Une idée, lancée au détour d’une conversation, qui a été suivie par trois kiwaniens qui se sont mis à visiter les salons du chocolat des villes voisines comme Amiens ou Reims. Les sondages réalisés alors auprès des exposants et des professionnels reviennent toujours à la même conclusion : « c’est une bonne idée. » Alexandre Massiot, notre past président, et Nicolas Eeckhout, notre actuel président, ont présenté l’idée de cet événement l’année dernière lors d’une réunion statutaire. L’assemblée unanime et enthousiaste s’est terminée par un : «Faisons-le !».
L’équipe projet
Une « équipe projet » s’est alors formée pour gérer l’événement formant une commission restreinte à plusieurs branches : exposants, communication, ateliers et sponsors, sachant que les missions étaient transversales. Ce travail d’équipe a permis de montrer aux élus de la commune le sérieux du propos. La ville de Saint-Quentin, que l’on remercie une nouvelle fois, a misé sur le salon du chocolat et a accepté de se positionner en tant que partenaire. Elle a offert l’opportunité de mettre à disposition de l’événement un de ses joyaux architecturaux : le Palais de Fervaques. Cette bâtisse, inaugurée par le président Félix Faure en 1897, est construite au cœur de la ville. Son hall d’accueil laisse place à des escaliers de marbres qui vous mènent directement dans une salle de réception aux lourds rideaux et dont les lustres majestueux se reflètent sur les parquets cirés. Cet espace mérite à lui seul le détour ; alors mettez-y des exposants gourmands et une programmation alléchante…
Le planning d’occupation du Palais laissait une date éloignée de Noël et pas trop loin de Pâques : le week-end des 23 et 24 mars 2019. Timing parfait. La communication se met en place et un visuel est créé pour supporter tout au long de la mise en place du salon les différentes étapes : prospection, diffusion, presse,… les réseaux sociaux lancent l’affiche avec succès et les dates se calent dans les agendas.
Mais tout n’est pas facile. Une première reste une première. Il faut savoir convaincre les exposants, suivre toutes les procédures, gérer les plannings, déterminer les missions de chacun,… Aurons-nous assez d’exposants ? L’information est-elle passée ? Aurons-nous des visiteurs ? Aurons-nous des bénéfices qui sont le but de ces opérations au bénéfice des associations ? Quelle association d’ailleurs ? A nouvelle manifestation… nouvelle association ! Nous avons ainsi choisi de soutenir la toute jeune association axonaise Dys’Aisne qui vient en aide aux familles qui ont un enfant atteint de troubles Dys (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie).
Deux professeurs du lycée professionnel Collard Noël se sont engagés à nos côtés pour mettre en place des ateliers « chocolat et gourmandises » durant tout le week-end… bénévolement tout comme leurs 20 élèves qui se sont succédé sur les 2 jours. Pour la sécurité à l’accueil, ce sont les volontaires de l’EPIDE local (Etablissement Pour l’Insertion dans l’Emploi) qui se sont mobilisés. Une véritable petite communauté s’est alors créée autour de ce projet.
Samedi 23 mars, 9 heures du matin
Les espaces sont prêts, les fonds de caisses sont comptés, les gilets aux couleurs du Kiwanis sont calés sur les épaules, les boissons sont au frais… Les exposants terminent d’installer leurs étals. Une trentaine de kiwaniens soutenus par leurs proches, compagnes et enfants, sont prévus pour accueillir le public. Pas de problème de dernière minute, tout est calé, mais la tension est palpable. 10 heures : ouverture des portes, des chalands attendent… c’est un bon signe… tout au long de la matinée, les rangs se densifient, la file d’attente s’allonge aux caisses (3 € et gratuit pour les moins de 12 ans) et les visiteurs se serrent dans les allées. Puis c’est la queue à l’extérieur qui ne va jamais tarir pendant les deux jours de salon. Il faut gérer l’attente. On discute avec les visiteurs, on explique l’attente et on se dit à l’année prochaine sur les marches du Palais.
Et c’est là tout la force de l’esprit kiwanien. L’équipe au complet accueille, sourit, fait les tirages au sort, mène les ateliers gourmands, porte les poussettes, renseigne,… cette force collective a été ressentie par les visiteurs qui n’ont retenu que le meilleur de leur visite. Résultats : 6237 visiteurs sur 2 jours d’ouverture et plus de 18 000 € de bénéfices. Même dans nos pensées les plus positives, nous n’avions jamais imaginé un tel succès. Quel plaisir et quelle satisfaction pour tous et surtout pour les associations que nous avons pu aider à une échelle plus importante que prévue dont 10 000 € pour Dys’Aisne, 3000 € pour Les trois ours (association travaillant avec les enfants hospitalisés), 1500 € pour l’association 100 % pour le rêve d’un guerrier innocent (association locale réalisant le rêve des enfants malades) ou encore 1500 € aux Petits cœurs picards (association d’échanges et d’entraides pour les familles et les enfants atteints d’une pathologie cardiaque).
Ce travail d’équipe a été payant et l’envie de rendre cet événement pérenne encore plus forte. Cette manifestation est un grand succès d’estime pour le club qui a pu accroître nettement sa notoriété au sein de la population locale. Des options sur le calendrier 2020 ont déjà été posées pour l’année prochaine. Les équipes sont prêtes à relever les manches pour offrir encore plus d’espaces, plus d’exposants et plus d’animations pour faire que ces goûteux moments soient au profit d’encore plus d’enfants et d’associations dévouées à leur service.
« Nous avions besoin d’un coup de pouce, vous nous permettez un bond de géant ». Extrait de la lettre de remerciement de l’équipe Dys’Aisne.